Les événements extraordinaires de ces deux dernières années ont mis à rude épreuve presque toutes les chaînes d'approvisionnement du monde, à des degrés allant de léger à désastreux. Les fractures de tension qui en ont résulté ne peuvent pas être laissées à elles-mêmes ; elles doivent être réparées avant que les entreprises puissent commencer à reconstruire et à réoptimiser l'avenir.
Dans la plupart des cas, ces fractures peuvent être reconnues dans les données d'une entreprise, mais il est également utile de pouvoir rechercher des types de risques spécifiques. Le rapport de Dun & Bradstreet 2021 sur la chaîne d’approvisionnement résilientea identifié six domaines de risque que les directeurs des achats considèrent comme très préoccupants. La recherche de fractures dans ces domaines donne aux chefs d'entreprise un point de départ pour réparer leur chaîne d'approvisionnement à court terme et la positionner pour être plus forte à l'avenir.
Les six types de risque sont les suivants :
- ampleur et complexité de la mondialisation;
- reprise de l’activité commerciale dans le contexte de la COVID-19;
- cybersécurité;
- suivi continu des fournisseurs;
- diligence raisonnable lors de l'accueil et l’intégration des fournisseurs;
- environnement, social et gouvernance (ESG)
Pour réussir à maîtriser ces préoccupations, il faut savoir quels types de données surveiller pour détecter les signes et les symptômes indiquant que les niveaux de risque sont élevés. Lorsque cet effort est mené de manière ciblée, les responsables des achats peuvent donner la priorité à certaines catégories de dépenses plus susceptibles d'être exposées à des risques et à des perturbations que d'autres et y concentrer leurs efforts.
À surveiller : Catégories et relations avec les fournisseurs étendues à l'échelle mondiale
Bien que la transformation numérique des chaînes d'approvisionnement ait amélioré la visibilité, il reste plus difficile de surveiller des fournisseurs éloignés et les produits ou services qu'ils fournissent. Même le concept de « distance » n'est pas simple, puisqu'il peut s'agir de kilomètres de séparation, de fossés culturels, ou des deux.
La distance englobe également les niveaux de la chaîne d'approvisionnement, c'est-à-dire le nombre de relations avec les fournisseurs et de transferts nécessaires pour mettre un produit final entre les mains d'une entreprise.
- Distance géographique – Premier niveau: Le fait d'être physiquement séparé d'un fournisseur rend la communication et la collaboration plus difficiles. De plus, le décalage horaire peut compliquer la communication directe et en direct. Les temps de déplacement sont longs et les produits peuvent devoir passer par de nombreuses mains, dont certaines sont des expéditeurs tiers, avant que la livraison finale puisse avoir lieu. Les services d'achat doivent examiner les contrats pour voir où la production a lieu (par rapport au lieu du siège social de l'entreprise) et investir dans un suivi supplémentaire des fournisseurs situés au-delà d'une certaine distance.
- Distance géographique – Deuxième et troisième niveaux: Une fois que le premier niveau de la chaîne d'approvisionnement est abordé, les responsables des achats doivent se pencher sur le deuxième et le troisième niveaux pour mieux comprendre les risques potentiels auxquels leurs fournisseurs et les fournisseurs de leurs fournisseurs sont confrontés. Lorsque cela est possible, la cartographie de la chaîne d'approvisionnement au-delà du premier niveau permettra d'identifier les sources de risque individuelles en fonction de la distance et de l'emplacement, ainsi que les cas où plusieurs fournisseurs de niveau 1 dépendent du même fournisseur de niveau 2, créant ainsi un « point d'étranglement » du risque là où l'entreprise pensait avoir diversifié ses sources d'approvisionnement.
- Les niveaux de la chaîne d'approvisionnement collectivement: Nous avons abordé la différence entre l'identification des fournisseurs de premier, de deuxième et de troisième niveaux à haut risque en fonction de la distance, mais certaines chaînes d'approvisionnement s'étendent bien au-delà de ces niveaux. Cela justifie en soi une surveillance supplémentaire, en déterminant d'abord quels produits critiques dépendent de fournisseurs au-delà du troisième niveau, puis en appliquant une surveillance supplémentaire.
Travailler avec un fournisseur de données externe est généralement le moyen le plus efficace d'obtenir la visibilité à plusieurs niveaux nécessaire pour reconnecter et renforcer les chaînes d'approvisionnement.
À surveiller : Signes précoces de fraude
Étant donné la dépendance des entreprises d'aujourd'hui à l'égard des données et des informations numériques pour prendre des décisions éclairées sur leur chaîne d'approvisionnement, la qualité des données est toujours une préoccupation. Malheureusement, toutes les données problématiques ne sont pas le résultat de simples (mais gênants) problèmes de qualité. Dans certains cas, la fraude peut être à l'origine du problème.
La simple surveillance des risques liés à la chaîne d'approvisionnement est la meilleure première étape contre la fraude, car le risque a tendance à se développer dans les domaines qui ne sont pas surveillés. Pour une surveillance plus proactive, les services d'approvisionnement devraient être à l'affût des signaux de données tels que :
- identité floue du fournisseur, soit au niveau de la société mère, soit en tant que filiale;
- difficulté à faire correspondre les factures et les documents d'expédition avec les contrats et les fournisseurs;
- totaux de factures qui fluctuent de manière imprévisible, même lorsque la demande est relativement constante;
- changement fréquent d'expéditeur d'un fournisseur ou entre les fournisseurs.
À surveiller : Sources de risque fournisseur
Nous avons considéré le risque provenant de l'ensemble de la base d'approvisionnement et au-delà, mais dans de nombreux cas, les fournisseurs individuels peuvent être des sources de risque à eux seuls. Les achats doivent être en mesure de surveiller de manière proactive les cas de perturbation ou de risque élevé de deux manières :
- Surveillance continue et automatisée: Surveiller automatiquement les fournisseurs spécifiques et les sites de production des fournisseurs pour vérifier leur susceptibilité aux événements à risque et à la non-conformité. Comme ces problèmes peuvent survenir à tout moment et n'importe où, plus ce processus est automatisé, mieux c'est. Avoir une dépendance où une personne doit prendre le temps de vérifier des fournisseurs spécifiques revient à n'avoir aucune surveillance des risques.
- Vérification supplémentaire des risques pendant l'intégration des fournisseurs: Bien que l'évaluation des risques fasse partie de tout processus de sélection de fournisseurs sophistiqué, il est essentiel d'évaluer les types et niveaux de risques spécifiques d'un fournisseur au moment de son intégration. Non seulement cela permet de tracer une ligne dans le sable à laquelle on peut se référer à des fins de comparaison, mais les fournisseurs sous contrat peuvent être plus transparents en matière de risque lorsqu'ils savent qu'ils ont obtenu un marché que lorsqu'ils font partie des nombreuses entreprises encore en lice.
Les chaînes d'approvisionnement compétitives sont tellement interconnectées et complexes que le simple fait de commencer à réfléchir à leurs faiblesses inhérentes peut empêcher un chef d'entreprise de dormir la nuit. Heureusement, en commençant par quelques étapes pratiques et basées sur des données, le processus peut être lancé et, une fois lancé, chaque cycle d'approvisionnement renforcera la guérison amorcée par ces fractures initiales.
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Les informations et les opinions fournies par Dun & Bradstreet dans les rapports, les articles et les blogues sont uniquement des suggestions et s’appuient sur les meilleures pratiques. Dun & Bradstreet n'est pas responsable de l'issue ou des résultats de programmes ou tactiques spécifiques. Veuillez contacter un avocat ou un fiscaliste si vous avez besoin de conseils juridiques ou fiscaux.